Stephane Montez

Stephane Montez

Pour ce nouveau blog, on va te parler un peu plus de Stéphane Montez. 

Si tu habites dans un rayon de 150 km autour de Lyon ou que tu apprécies les vins de la vallée du Rhône, ce nom te dit forcément quelque chose. Et si tu es amateur de Saint-Joseph, tu as déjà probablement entendu parler (ou goûté) l’emblématique Cuvée du Papy.

 

Lors de notre dernier séjour en vallée du Rhône septentrionale, nous avons pu rencontrer Stéphane pendant près de 3 heures. Ce n’était évidemment pas la première fois que nous nous rendions au domaine, mais quand on possède une petite surface agricole de 48 hectares sur les plus belles appellations de la région, tu te doutes bien que ce n’est pas le patron qui est à l’accueil des clients au quotidien.

 

Nous avions rendez-vous mais Stéphane a du retard. Il nous propose donc de commencer la dégust’ en l’attendant avec un employé du domaine. Spoiler alert : les vins sont bons, fondus et maîtrisés.  On profite plutôt du retard de Stéphane pour te parler rapidement du domaine. Et quel domaine ! Il appartenait au XVIIème siècle à Louis Hector, Maréchal de France de Louis XIV, avant d’être racheté par les ancêtres de Stéphane. Si les caves voûtées, d’époque, servent aujourd’hui à faire reposer les grandes cuvées du domaine, le caveau de dégustation est quant à lui bien plus moderne. Une baie vitrée laisse apparaître la cave personnelle de Stéphane (autant te dire qu’on n’a pas encore la même). A l’extérieur, une vue magnifique, qui surplombe la vallée du Rhône. Si tu passes un jour du côté de Chavanay, on t’invite fortement à aller voir le lieu.

Stéphane arrive. Nous avions eu notre rendez-vous par un copain en commun et, à vrai dire, on était à la fois un peu impressionné, curieux avec l’envie de poser des questions, et en même temps nous ne savions pas trop à quoi nous attendre.

Ne tournons pas autour du pot et coupons court à ce suspense insoutenable ! Si l’on devait choisir trois mots pour résumer notre échange, ce serait : accessibilité, humilité, transmission.

 

Accessibilité et humilité d’abord, car, finalement, Stéphane nous met tout de suite à l’aise. Il nous accueille avec quelques blagues pour s’excuser de son retard et nous propose de goûter à nouveau avec lui. L’échange est immédiatement détendu, en toute simplicité, mais il y a du monde ce jour-là :  son père, plusieurs clients et une bande de copains du paternel, des habitués.

Stéphane est sur-sollicité mais il veut prendre le temps d’échanger. Il nous propose d’aller faire un tour dans les vignes. On est en effet un peu plus tranquille. Il nous explique alors ses terroirs, ses références, ses difficultés ou encore sa manière de travailler dans la vigne. Il dirige un domaine immense et réputé mais il n’y a aucune affirmation, aucune certitude emplie d’égo dans les propos. Nous sommes face à quelqu’un qui fait preuve de beaucoup de remise en question personnelle, de réflexion sur le travail qui est fait aujourd’hui et sur les enjeux du monde du vin de demain. Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense du bio, Stéphane nous surprend : aujourd’hui, 90% du domaine est travaillé en agriculture biologique. Nous nous étonnons alors qu’il ne le valorise pas plus. Sa réponse est simple : « il vaut mieux faire les choses que les dire », et s’il travaille en bio, ce n’est pas pour courir après un label, mais pour ses enfants, pour la terre qu’il va leur laisser, et ce qu’il va leur transmettre.

La transmission justement. Stéphane est la 9ème génération de vignerons du domaine. Son père a fait exploser sa renommée, avec un savoir-faire reconnu et lui aussi des convictions sur la manière de faire le vin. La question de la transmission est souvent importante dans les domaines familiaux. Le domaine du Monteillet n’échappe pas à la règle :  continuer à satisfaire une clientèle historique, mais faire face aux enjeux d’aujourd’hui et s’adapter aux modes de consommation actuels. Réussir à s’inscrire dans une certaine continuité, respecter l’avis du paternel et faire perdurer ce qui a permis au domaine de réussir tout en apportant son style personnel, ses idées et ses méthodes de travail. Le travail en bio est un sujet par exemple, parmi d’autres. Cela prend du temps. 

 

Du temps, on en a à la retraite, et l’on retrouve notre bande de copains, les habitués, toujours présents à notre retour au caveau. Stéphane nous propose de repasser une nouvelle fois à la dégustation, mais pas pour les derniers millésimes. Il nous ouvre un Condrieu de 2013 et un Côte-Rotie de 2005. Tout le monde goûte, et après un moment de silence, tout le monde apprécie. Comme quoi la qualité, peu importe les générations, met tout le monde d’accord.

 

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