Stéphane Serol
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Lorsque vous vous baladez dans le Roannais et que vous parlez vins, il est impossible que le nom de Stéphane Sérol ne fasse pas partie de la discussion. Le domaine, situé sur les hauteurs de Renaison, appartient à la famille depuis cinq générations. S’il est devenu emblématique de la réussite et de la notoriété grandissante des vins de Côte Roannaise, vous pouvez être sûr que vous serez toujours accueilli avec plaisir, sourire et bienveillance.
L'enfant du pays
Stéphane Sérol est ce que l’on pourrait appeler un pur produit local. Né il y a à Roanne de parents vignerons, il a toujours vécu et travaillé dans l’exploitation de polyculture de ses parents.
Petit, il est vite initié au travail de la vigne, ne laissant jamais passer l’occasion d’apporter son aide - et ce n’est pas le travail qui manque. Cette enfance va façonner son histoire et sa vision : rigueur, sens de l’effort, passion de la vigne… Stéphane est amoureux de sa région et convaincu du potentiel de son terroir. Cela n’aura de cesse de l’animer tout au long de son évolution de vigneron.
C’est donc tout naturellement qu’il décide de reprendre le domaine familial. L’installation a lieu en 1996, après des études du côté du Beaujolais et de la Bourgogne.
L’objectif est clair : exprimer pleinement toute la qualité de son terroir en produisant des vins identitaires. Dès les premières plantations, le choix de viticulture s’affirme : haute densité, à la bourguignonne, sur une moyenne de 8500 pieds/ha, et petit rendement par pied.
Stéphane aime sa vigne et sa région, il prend donc soin de la terre et se focalise sur les travaux manuels. En 2002, le domaine adhère à Terra Vitis. En passionné, Stéphane multiplie les rencontres et les dégustations qui vont l’encourager : les copains de la Loire comme PH Pellé, François Crochet. P. Collin et JG Chasselay lui feront découvrir la bio.
Une logique: qualité et identité
La plus importante de ces rencontres intervient en 2008. Stéphane rencontre Carine, sa femme, qui va très rapidement travailler sur le domaine en le déchargeant des aspects administratifs et commerciaux. Ils partagent la passion du vin et elle l’encouragera à suivre sa propre voie. C’est alors le début de la conversion en bio du domaine, même si ce n’est pas sans difficulté pour le travail du sol en raison des pentes et de la densité des vignes.
Cette logique de travail se poursuit avec la généralisation du bio à l’ensemble du domaine en 2010, puis viennent les premiers essais en biodynamie en 2014. Quoi de plus logique pour ce vigneron que de travailler dans une logique respectueuse de son terroir, pour produire des vins de qualité et identitaires ?
Soucieux d’aller encore plus loin, c’est en 2016 qu’il réalise avec Yves Herody et Dominique Massenot une étude des terroirs montrant les différents besoins agronomiques des parcelles. Ce sera un déclic. Le domaine adhère à Biodyvin. 2016 est aussi l’année des premières cuvées en amphore. La maîtrise de cette méthode de vinification produira des vins d’une grande élégance.
Le domaine réalise aujourd'hui une dizaine de cuvées, dont de nombreuses parcellaires, le tout en biodynamie.
Le militant
Le travail de la famille Sérol pour l’expression de la qualité du Gamay Saint Romain et de la reconnaissance du terroir ne s’arrête pas aux frontières du domaine. A la suite de son père Robert, déjà engagé et ayant obtenu le classement AOC de la Côte Roannaise, Stéphane poursuit désormais ce travail militant pour la promotion de sa région. Il est, comme son père, Président du vignoble, et s’engage aux côtés de la Maison Troisgros pour la promotion des produits locaux. Cette idée, il va l’étendre et la développer en se rapprochant des copains du Massif central : Forez, Côtes d’Auvergne et Saint Pourçain.
C’est ainsi qu’en 2019 naît l’association de vignerons « Loire Volcanique ». Stéphane en devient le président fondateur. Trente-sept vigneronnes et vignerons dynamiques s’y unissent pour promouvoir les terroirs exceptionnels du Massif central, avec pour pilier commun le Gamay, que l’on retrouve sous plusieurs formes, comme le Gamay classique (dit « du Beaujolais ») et les Gamays spécifiques à ces terroirs du Massif central, comme le Gamay Saint Romain ou encore le Gamay d’Auvergne. Cultivé sur des sols à dominante basaltique ou granitique, vinifié pour produire des vins sur le fruit ou des vins de garde, le Gamay révèle sur ces terroirs toute sa finesse et sa complexité : toute sa qualité.
L’association se développe rapidement et ne cesse de faire parler autour d’elle. Les vins de la Côte Roannaise, bénéficiant de cette notoriété nouvelle, jouissent aujourd’hui d’une vraie reconnaissance. Si la famille Sérol n’est évidemment pas seule responsable de cette réussite, Stéphane n’y est certainement pas étranger. L’enfant du pays peut être fier du chemin accompli.